• 2009, version basque …
• 2021: poncer* et fermer les yeux sur mes défauts et donner une autre teinte.

Le rouge devient vert et le tableau s’accorde mieux avec son environnement. La pièce dans laquelle il se trouve actuellement étant dans des teintes proche du gris/vert, les propriétaires m’ont demandé s’il était possible d’enlever le rouge afin de garder le tableau là où il était accroché. Simple : j’ai utilisé la teinte Farrow&Ball du mur opposé que j’ai déclinée en trois nuances de vert!

Le ressenti face au sujet me paraît plus doux, moins contrasté … la mer plus assagie même si, elle, n’a pas changé de teinte … une couleur a pour moi ce pouvoir de modifier ma perception d’une atmosphère.

Reprendre un tableau aussi longtemps après est aussi frustrant car je ne peux modifier ce qui me semble incohérent…

J’ai commencé à peindre en 2003 et je vois aujourd’hui ce qui me faisait obstacle … en presque 20 ans ma technique s’est armée d’outils plus fiables et qui me donnent moins d’hésitation, j’essaie de tirer partie de mes erreurs pour mieux avancer et j’apprécie d’y voir plus clair aujourd’hui…

Mes inspirations et dessins restent les mêmes et j’ai parfois cette impression de faire et refaire la même chose sans même y réfléchir: les mêmes courbes, une intention similaire inconsciente donnée aux formes, le coussin et la fenêtre identiques … tous ces automatismes latents qui font également du quotidien son identité. Le sujet, le présent pourrait paraître ennuyeux mais ce qui compte finalement, au fond, c’est ce temps passé avec moi-même, cherchant à faire pour mieux refaire et ayant conscience que les journées se ressemblent mais les infimes détails leur donnent à chacune leur véritable identité…

*poncer une ancienne couleur au papier de verre très fin avec des mouvements rotatifs peu appuyés. La peinture acrylique s’efface alors doucement.

Attention! Cela n’est possible que si la toile est de bonne qualité et non vernie.