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Triptyque « Passagers » ou « La vie est un train »

16 Avr, 2024

En réalisant ce triptyque « Passagers » – 3 toiles de 50x100cm – j’ai eu l’envie de réunir dans 3 wagons de train 9 personnages de 9 tableaux peints et déjà partis faire leur vie dans d’autres intérieurs que mon atelier.

Je n’ai jamais été attachée à mes tableaux et j’ai toujours été très sereine pour les quitter une fois la peinture achevée…

En passant le cerne noir final autour des silhouettes des personnages, je leur dis déjà intérieurement adieu… ils se déconnectent ainsi définitivement de moi … D’ailleurs, je n’ai jamais pu vraiment m’attacher à mes personnages car ils ne m’ont jamais montré leur visage – tous faisant dos ou presque à mon regard – je ne connais pas le leur… Ils sont déjà absents tout en étant là, je les perçois comme une forme de présence fantôme mais agréable le temps de la réalisation du tableau…

N’avez-vous pas eu cette impression en prenant le train de faire partie l’espace d’un instant du même continuum espace et temps d’inconnus ?

Et en regardant de l’extérieur un wagon de train, de voir cet homme et cette femme, pourtant dos à dos, comme à la fois connectés et déconnectés… Chacun allant dans sa direction, mais en étant à côté d’une possible rencontre qui pourrait changer le cours de leur vie ?

Déconnectés et connectés, ces passagers sont seuls tout en étant entourés …

Et même ce petit couple qui s’embrasse avec passion au bout du wagon, vit dans l’illusion d’être deux le temps du voyage. Un jour, elle sera celle du wagon suivant et elle pensera à lui au passé en regardant le paysage défiler … ou il sera celui qui l’a complètement oubliée même si dans son casque, il écoute leur chanson préférée…

Certains passagers feront un bout de chemin ensemble en échangeant quelques mots, un sourire, un geste, un bout de soi … d’autres descendront sans jeter un regard autour d’eux ne voyant que des ombres …

D’autres seront restés le regard perdu vers la fenêtre tout le long du trajet en pensant à la place restée inoccupée dans le wagon – celle de la personne absente dorénavant de leur vie, celle qui est sortie un peu trop tôt de leur train …

Jean d’Ormesson nous offre dans son texte « le train de la vie » une très belle métaphore de la vie :
« À la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents.
Et on croit qu’ils voyageront toujours avec nous.
Pourtant, à une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage…

Au fur et à mesure que le temps passe, d’autres personnes montent dans le train.
Et elles seront importantes : notre fratrie, nos amis, nos enfants, même l’amour de notre vie. Beaucoup démissionneront (même éventuellement l’amour de notre vie), et laisseront un vide plus ou moins grand.

D’autres seront si discrets qu’on ne réalisera pas qu’ils ont quitté leurs sièges.
Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, d’attentes, de bonjours, d’au revoir et d’adieux.
Le succès est d’avoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu qu’on donne le meilleur de nous-mêmes.

On ne sait pas à quelle station nous descendrons, donc vivons heureux, aimons et pardonnons.
Il est important de le faire car lorsque nous descendrons du train, nous ne devrons laisser que de beaux souvenirs à ceux qui continueront leur voyage.

Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique.

Aussi, merci d’être un des passagers de mon train.

Et si je dois descendre à la prochaine station, je suis content d’avoir fait un bout de chemin avec vous.

Je veux dire à chaque personne qui lira ce texte que je vous remercie d’être dans ma vie et de voyager dans mon train…

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