Le sol a toujours été depuis mon enfance l’endroit idéal pour créer.

Ailleurs ou même chez moi, l’espace sacré d’ « atelier d’artiste » est dématérialisé…

C’est simple. Il suffit de m’asseoir ou de m’allonger… la confrontation avec la feuille ou la toile blanche est réduite à un jeu minimaliste de gribouillages.

L’intention accordée à la valeur de l’oeuvre régresse à son simple objet: une feuille et un crayon, une toile et un pinceau… pourquoi s’affoler?

Cet espace de création devient pour moi un territoire où il n’y a pas de confrontation avec moi même ni d’exigences, c’est bon de se sentir libre.

Mes seules attentes sont celles du plaisir immédiat, ce moment où plus rien n’existe autour de moi à part la petite histoire qui commence à naître dans ma tête et qui meurt d’envie de glisser, là, au sol, sur cette toile vierge.

Les heures passent, la notion du temps passé disparaît … mon dessin prend forme, la couleur vient habiter cette forme…
Mon tablier témoigne par ses multiples tâches colorées de ces petites histoires glissées sans contrainte sur mes toiles…